Surconsommation et surendettement : le rôle du crédit renouvelable

Le crédit renouvelable est un crédit coûteux et dangereux, qui profite aux banques, mais qui vous plonge dans le surendettement.

Le crédit renouvelable, aussi appelé crédit revolving ou crédit permanent, est un type de crédit qui permet à l'emprunteur de disposer d'une somme d'argent qu'il peut utiliser librement, sans avoir à justifier de son utilisation



Le crédit renouvelable se reconstitue au fur et à mesure des remboursements, et l'emprunteur peut à nouveau y avoir recours. Ce crédit est souvent associé à une carte de paiement ou de retrait, qui facilite son utilisation.

Ce type de crédit peut sembler avantageux pour les personnes qui ont besoin de financer des dépenses imprévues ou des achats coup de cœur. 

Il offre une certaine souplesse et une réserve d'argent disponible à tout moment. Cependant, le crédit renouvelable présente aussi de nombreux inconvénients, qui peuvent conduire à une situation de surendettement.

Un crédit coûteux et dangereux



Le crédit renouvelable est l'un des crédits bancaires les plus coûteux du marché. En effet, il applique des taux d'intérêt très élevés, souvent proches du taux d'usure, qui est le taux maximal légal. 

Selon la Banque de France, le taux moyen du crédit renouvelable était de 18,9% en février 2023, contre 3,8% pour le crédit immobilier et 5,4% pour le crédit à la consommation classique. Ainsi, le crédit renouvelable alourdit considérablement le coût du crédit, et augmente le risque de ne pas pouvoir rembourser.

Le crédit renouvelable est aussi un crédit dangereux, car il incite à la consommation excessive et irréfléchie. En effet, il donne l'illusion de disposer d'un pouvoir d'achat supplémentaire, alors qu'il s'agit en réalité d'un endettement. 

Le crédit renouvelable pousse les emprunteurs à acheter des biens ou des services dont ils n'ont pas réellement besoin, ou qu'ils pourraient payer comptant ou avec un crédit moins cher. 

Par exemple, il est fréquent que les emprunteurs utilisent le crédit renouvelable pour financer des achats de vêtements, de bijoux, de voyages, de loisirs, ou même de produits alimentaires. Ces achats sont souvent impulsifs, et ne correspondent pas à un projet ou à un budget préalablement défini.

Le crédit renouvelable est également un crédit qui repose sur une logique de fidélisation des clients, qui les incite à renouveler leur contrat et à augmenter leur réserve d'argent. En effet, les organismes de crédit proposent souvent des offres promotionnelles, des cadeaux, des réductions, ou des facilités de paiement, qui visent à fidéliser les emprunteurs et à les encourager à utiliser leur crédit. 

Ces offres sont souvent assorties de conditions restrictives, qui limitent la possibilité de résilier le contrat ou de rembourser par anticipation. Ainsi, le crédit renouvelable enferme les emprunteurs dans une relation de dépendance avec les organismes de crédit, qui les maintiennent dans un état de solvabilité précaire.

Un crédit qui entraîne une spirale de surendettement



Le crédit renouvelable peut rapidement devenir un piège pour les emprunteurs, qui se retrouvent dans une spirale de surendettement. En effet, le crédit renouvelable est souvent souscrit auprès de plusieurs organismes, ce qui multiplie les mensualités à rembourser. 

De plus, le crédit renouvelable est souvent contracté pour pallier un manque de trésorerie, ce qui signifie que les emprunteurs ont déjà des difficultés financières. Ainsi, le crédit renouvelable aggrave la situation, en augmentant le taux d'endettement et en réduisant le reste à vivre.

Le crédit renouvelable peut aussi conduire à un cercle vicieux, où les emprunteurs utilisent le crédit renouvelable pour rembourser d'autres crédits, ou pour faire face aux dépenses courantes. Ce phénomène, appelé "effet boule de neige", entraîne une accumulation de dettes, qui deviennent insurmontables. 

Selon la Banque de France, le crédit renouvelable est impliqué dans 85% des dossiers de surendettement déposés en 2022. Le crédit renouvelable est donc l'une des principales causes du surendettement en France.

Le crédit renouvelable est particulièrement répandu parmi les ménages modestes, qui ont un accès limité aux autres formes de crédit. 

En effet, le crédit renouvelable est souvent proposé par des enseignes de la grande distribution, qui ciblent une clientèle populaire. Le crédit renouvelable est aussi plus facile à obtenir que le crédit classique, car il nécessite moins de garanties et de justificatifs

Ainsi, le crédit renouvelable apparaît comme une solution de facilité pour les ménages qui ont des revenus faibles ou irréguliers, mais qui sont confrontés à des besoins de consommation croissants. Le crédit renouvelable contribue ainsi à creuser les inégalités sociales, en faisant payer aux plus pauvres le prix fort pour accéder au crédit.

Un crédit qui profite aux banques et au système

Le crédit renouvelable est un crédit qui profite essentiellement aux banques et au système mis en place. En effet, les banques tirent des bénéfices importants du crédit renouvelable, grâce aux intérêts et aux frais qu'elles perçoivent. 

Le crédit renouvelable représente environ 20% du marché du crédit à la consommation en France, et génère environ 2 milliards d'euros de revenus par an pour les banques. Le crédit renouvelable est donc une source de profit considérable pour les établissements financiers, qui n'hésitent pas à le proposer à leurs clients, souvent sans vérifier leur solvabilité ou leur capacité de remboursement.

Le crédit renouvelable est aussi un crédit qui sert les intérêts du système, qui repose sur une société de consommation devenue folle. En effet, le crédit renouvelable favorise la surconsommation, qui est le moteur de la croissance économique. 

Le crédit renouvelable permet de stimuler la demande, et donc la production, de biens et de services, qui sont souvent inutiles, voire nuisibles, pour l'environnement ou la santé. Le crédit renouvelable contribue ainsi à maintenir un modèle économique et social basé sur l'exploitation des ressources naturelles, la pollution, le gaspillage, et les inégalités.

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